Morsures de tiques

Morsure de tique et prévention de la maladie de Lyme : que faire ?

Lors d’une promenade dans la nature, des tiques peuvent s’accrocher à votre peau et, si elles sont infectées par la bactérie Borrelia, vous transmettre la maladie de Lyme. Il est important de retirer les tiques au plus vite pour éviter ce risque. Si un érythème migrant apparaît sur le site de piqûre dans les jours suivants, consultez un médecin.

TIQUES ET MALADIE DE LYME

Les tiques sont des acariens parasites vivant dans les zones boisées et humides (tapis de feuilles mortes, broussailles…), mais aussi présents dans les prairies (herbes hautes), les parcs… et se nourrissant du sang de leurs hôtes.

Grâce à leur appareil buccal (le rostre), les tiques s’accrochent à la peau des animaux (c’est pourquoi on parle de morsure de tique plutôt que de piqûre de tique). Il s’agit le plus souvent d’animaux sauvages (gibier, oiseaux, rongeurs…) et plus rarement d’animaux d’élevage (vaches, chevaux…) Une fois fixées à la peau, les tiques se gorgent de leur sang. Si l’animal est infecté par la bactérie Borrelia, la tique devient alors porteuse du germe.

Si la tique contaminée par la bactérie Borrelia mord un être humain, elle peut lui transmettre la bactérie responsable de la maladie de Lyme.

Les tiques peuvent mordre à chaque stade de leur développement : larve, nymphe et adulte. Chez les tiques adultes, seules les femelles mordent. Une fois qu’elle a mordu, la tique reste plantée dans la peau.

Les personnes exposées aux morsures de tiques sont les professionnels travaillant en forêt, les campeurs, les chasseurs, les ramasseurs de champignons, les randonneurs…

QUE FAIRE EN CAS DE MORSURE (OU PIQÛRE) DE TIQUE ?

Après une morsure (ou piqûre) de tique, il est important d’extraire le ou les tiques le plus vite possible. En effet, si la tique est porteuse de la bactérie Borrelia, le risque de transmission de cette bactérie, responsable de la maladie de Lyme, augmente avec la durée d’attachement de la tique à la peau.

Morsure de tiques : les conseils importants

  • Après une promenade en forêt ou une randonnée en zone boisée, végétalisée, broussailleuse et plus particulièrement en zone humide, pensez à inspecter le plus rapidement possible tout votre corps car les morsures de tiques ne doivent pas passer inaperçues. L’examen doit être minutieux car les tiques sont de petite taille (la nymphe ne mesure que 1 à 3 mm). Regardez bien tout le corps et notamment les zones où la peau est fine car les piqûres de tiques y sont plus fréquentes et parfois plus difficiles à voir :
    • les aisselles,
    • les plis du genou,
    • les organes génitaux,
    • le nombril,
    • les conduits auditifs,
    • le cuir chevelu.
  • Examinez minutieusement vos enfants.
  • Recommencez l’examen le lendemain car la ou les tiques seront gorgée(s) de sang et donc plus visibles.
  • Si vous constatez la présence de tiques plantées dans la peau, n’appliquez aucun produit (ni d’éther ni autre produit). Cela pourrait faire régurgiter les tiques. La bactérie Borellia, présente dans la salive des tiques et responsable de la maladie de Lyme serait alors libérée.
  • Retirez toutes les tiques le plus rapidement possible, en utilisant un tire-tique (vendu en pharmacie). Il existe des tire-tiques de petite taille pour les tiques nymphes et de plus grande taille pour les tiques adultes.
  • Agrippez délicatement les insectes au plus près de la peau et tirez-les doucement mais fermement. Pour ne pas casser l’appareil buccal (le rostre), faites un mouvement circulaire. Ce mouvement de traction-rotation, réalisé perpendiculairement à la peau, permet de retirer la (ou les) tique(s) sans leur arracher la tête.
  • Si vous n’avez pas réussi à retirer toute la tête et le rostre du tique du premier coup, ne recommencez pas et ne cherchez pas à compléter l’extraction. Une petite grosseur pourra persister pendant plusieurs semaines mais elle finira par disparaître.
  • Une fois les tiques retirées, désinfectez soigneusement la peau avec par exemple de l’alcool modifié ou un antiseptique à base de chlorhexidine, d’hexamidine ou de povidone iodée.
  • Vous avez la possibilité de signaler la piqûre de tique via l’application Signalement Tique et d’envoyer des photographies pour documenter l’évolution de la morsure.
  • Surveillez chaque zone mordue (ou piquée) par une tique pendant 30 jours :
    • Une petite plaque rouge, souvent responsable de démangeaisons, peut apparaître immédiatement ou dans les 24 premières heures après la morsure. Il s’agit d’une réaction normale à la salive de la tique et cela ne veut pas dire qu’il y a eu contamination par la bactérie.
    • En revanche, si vous voyez apparaître une plaque rouge inflammatoire qui s’étend, entre 3 à 30 jours après la morsure, vous devez consulter un médecin car c’est un érythème migrant, symptôme de la maladie de Lyme. Un traitement antibiotique est alors nécessaire.
    • De la même façon, signalez à votre médecin la survenue de symptômes qui vous paraissent anormaux : douleurs, fièvre et fatigue inexpliquées, apparition d’un érythème migrant ailleurs que sur le site de piqûre, douleurs articulaires, toubles neurologiques…
  • Il n’est pas recommandé de faire un autotest disponible en vente libre. Si vous avez un doute, parlez-en à votre médecin.

QUAND CONSULTER EN CAS DE MORSURE DE TIQUE ?Résultat de recherche d'images pour "érythème migrant"

Consultez un médecin si :

  • vous êtes enceinte et vous avez été mordue par une tique ;
  • votre enfant de moins de 8 ans a été mordu par une ou plusieurs tiques ;
  • vous êtes immunodéprimé ;
  • la tique est restée implantée plus de 36 heures ;
  • vous ne savez pas depuis quand la tique était présente mais au moment de l’extraction, elle était gorgée de sang ;
  • une plaque rouge, qui ne gratte pas (non prurigineuse), se développe autour d’une piqûre ancienne de tique (de plus de 3 jours mais parfais datant de plusieurs semaines) et s’étend : c’est un érythème migrant.
  • des symptômes qui vous paraissent anormaux apparaissent dans les semaines suivant la morsure : douleurs, fièvre et fatigue inexpliquées, apparition d’un érythème migrant ailleurs que sur le site de piqûre, douleurs articulaires, troubles neurologiques…

Après examen et selon les symptômes que vous présentez, votre médecin traitant  jugera de la nécessité ou non de prescrire un traitement par antibiotique contre la bactérie Borellia de la maladie de Lyme.

COMMENT PRÉVENIR LES MORSURES DE TIQUES ?

Lors de vos promenades ou randonnées en forêt ou en zone rurale, ou lors du jardinage en zone végétalisée, adpotez les bons gestes pour éviter d’être mordu(e) par des tiques :

  • partez en promenade, muni d’un tire-tique pour intervenir le plus rapidement en cas de morsures de tiques ;
  • portez des vêtements longs, qui couvrent les bras et les jambes, serrent les poignets et les chevilles, de couleur claire de préférence, de façon à éviter les morsures et à repérer plus facilement la présence de tiques ;
  • portez des vêtements couvrant la tête et le cou (en particulier pour protéger les enfants) ;
  • mettez des chaussures fermées ;
  • glissez les bas de pantalon dans les chaussettes afin que les tiques ne s’insèrent pas par les ouvertures ;
  • éventuellement, appliquez un répulsif cutané sur les parties découvertes (répulsif contenant du DEET) de façon à repousser les tiques. Mais attention, les répulsifs sont contre-indiqués chez la femme enceinte et le petit enfant.
  • Imprégnez les vêtements par un répulsif vestimentaire. La perméthrine est utilisée et à appliquer en pulvérisations sur la face externe des vêtements. Le répulsif agit pendant 6 semaines. Les répulsifs vestimentaires sont toxiques et ont les mêmes contre-indications que les répulsifs cutanés.

Ces mesures de prévention ne vous dispensent pas de l’examen minutieux de votre corps, à la recherche de morsures de tiques, au retour de chaque promenade.

Source : Ameli.fr